Agir pour la Vie !
Le système économique, politique et social tel que nous le connaissons est arrivé au bout de son existence, c’est le sort inévitable de tout système humain piloté par l’ego, c’est à dire au final par la peur. Cela ne serait finalement pas si grave s’il s’agissait uniquement de la fin pour ceux qui ont profité du système jusque là. Mais le problème est que le système concerné par cette fin est aujourd’hui la planète dans son ensemble et que les pauvres d’hier ne peuvent donc espérer devenir les riches de demain !
Les tentatives de changements venant des acteurs situés au cœur du système, qu’elles viennent du haut ou du bas reposent sur une logique de toujours plus de la même chose et n’aboutissent qu’a créer encore plus de problèmes. C’est le cas des solutions proposées par le gouvernement , les partis politiques, les médias, mais aussi les tentatives de ceux qui luttent frontalement contre le système, par exemple les gilets jaunes. Pensons simplement à l’exemple symptomatique des négociations autour du prix des carburants…
Seule une crise majeure pourra créer un nouvel ordre, celle-ci est déjà en route sous la forme de la crise écologique que nous subissons. Nous ne sommes qu’à l’aube des conséquences qu’elle va continuer à produire.
Face à la possible disparition de toute ou d’une grande partie de l’humanité, culpabiliser ne sert à rien, pas plus que l’impression de ne rien pouvoir faire ni de nous agiter inutilement. Et si la crise écologique que nous subissons était l’opportunité de provoquer une autre crise, « égo logique » celle là ? « Ego logique » car cette crise consiste à reprendre la main sur notre ego et à rompre avec ses habitudes et préférences que sont la peur et l’envie. Composé de nos pensées, nos croyances et nos émotions, c’est lui qui cherche à répéter les solutions qui ont marché jusque là et à vouloir croitre sans limite. Cette crise « ego logique » existe déjà depuis de nombreuses années chez des acteurs en marge du système et se propage peu à peu par capillarité au plus grand nombre. La bonne nouvelle est que nous avons entre nos mains, les moyens d’y contribuer nous aussi. Et si nous prenions nos responsabilités ?
Cela nous demande tout d’abord une rupture en terme de sens en redéfinissant l’argent comme un moyen et non comme un but dans la vie. Le but dans la vie étant avant tout la connaissance de soi et le don de ses talents au service de la Vie. En dehors de toute religion, il s’agit de placer la dimension spirituelle au centre, de se pacifier intérieurement, d’abandonner toute prétention en terme de domination sur les autres ou sur la nature et de demeurer humble face au mystère de la vie qui nous dépasse.
Participer à cette crise exige également de rééquilibrer l’importance entre le mental et le corps au profit de la connexion au corps. Cela suppose une véritable discipline se traduisant par des pratiques corporelles quotidiennes pour calmer le mental et maîtriser les peurs. A ce prix nous pourrons renforcer notre lucidité, maîtriser nos pulsions, savoir quels sont nos réels besoins et reconnaître nos limites.
De façon très concrète enfin, favoriser cette crise « égo logique » se fera en réorientant radicalement nos modes d’alimentation, de consommation et de santé . Les mots clés en seront : la frugalité, la production locale, les circuits courts, le végétarisme, le calme et les médecines holistiques. Il s’agit d’une véritable désobéissance civile et sa forme souterraine comportera l’énorme avantage de ne rencontrer face à elle aucun CRS, ni aucune tentative de récupération par un mouvement quelconque, ni aucun risque de désigation de bouc émissaire.
Bien plus que de chercher à sauver l’humanité, il s’agit de sauver l’humanité en soi.
Ce mouvement pourra t-il se répandre suffisamment vite pour atteindre le cœur du systéme et renverser la vapeur ? Impossible à dire, ne gaspillons pas d’énergie à être pessimiste ou optimiste, n’attendons pas que les autres changent ni que les nouveaux mode d’éducation et d’enseignements nécessaires soient en place. Soyons juste centrés sur le présent en faisant individuellement ce que chacun de nous avons à faire, le mieux que nous pouvons, là où nous sommes, avec la gratitude et la joie d’être vivant.